Lettre à ma passion, la photographie.

Quatre ans, quatre ans seulement depuis l’achat de mon premier appareil photo. J’avais jamais pensé investir dans un appareil numérique.

Pourquoi faire même ? Qu’est-ce que ça pourrait m’apporter de plus que l’appareil de mon téléphone ? 

En plus, quand on y pense, ça coûte un bras…

Curieux, j’ai toujours voulu m’essayer à de nouvelles expériences en espérant un jour tomber sur celle qui me passionnerait.

J’ai essayé le sport (Karaté, judo, boxe anglaise). Je me suis même exercé à diverses formes d’art, tel que la musique (guitare principalement), la peinture, le dessin ou l’origami.

Enfant, j’étais débrouillard, curieux et disposais d’une capacité d’adaptation impressionnante. 

Mais.. je sentais un vide en moi, il me manquait quelque chose, quelque chose qui me prendrait aux tripes, une chose qui ne me lasserai pas avec le temps, un truc qui se renouvelle et qui est en perpétuelle évolution.

C’est la rencontre d’une personne, à l’âge adulte, qui me fera découvrir l’art de la photographie. Non pas que je vivais dans une grotte et que je n’avais pas connaissance de la photo en elle même, mais je ne la connaissais pas sous cet aspect là en tout cas. L’aspect artistique.

Je connaissais le « point and shoot », capturer des moments sans pour autant avoir une quelconque réflexion avant de déclencher, à part immortaliser le moment.

Romain, un ami de passage dans ma vie, comme il en existe tant.  Ce bon gars m’a fait découvrir les bases de la photographie, son aspect technique (l’ouverture, la vitesse d’obturation et les iso) et l’aspect artistique, avec la composition de l’image et la gestion des couleurs.

C’est là que j’ai compris que la photographie, contrairement à ce que je pensais, bah, c’était quelque chose de bien plus vaste et complexe que le simple fait d’appuyer sur un bouton.

Comme la plupart des photographes débutant, j’ai commencé avec mon téléphone, pour comprendre comment fonctionnaient les paramètres d’exposition et l’influence de chacun d’eux sur une photo, et ce,  jusqu’à pouvoir enfin me permettre d’acheter mon premier appareil photo, le canon 2000D. 

Un très bon appareil débutant, selon moi. J’ai eu avec cet appareil l’objectif de kit, le fameux 18-55, on ne va pas se mentir c’etait rien d’extraordinaire, mais j’étais déjà tellement loin de mon pauvre téléphone de l’époque.

500 € balles à ce moment là, l’inflation n’avait pas encore frappé Cdiscount.

je mettais les pieds dans un nouveau monde, celui des possesseurs d’appareils photo. Tu vois un peu le genre ? Les gens qu’on voit souvent avec un appareil accroché au cou comme une cloche accrochée au cou d’une vache. Et bas moi, j’ai rejoint l’étable.

Je n’y connaissais rien, mais vraiment rien ! je découvrais cet instrument comme un enfant découvrant un crayon de couleur devant sa première feuille blanche, j’étais perdu, mais intrigué.

J’avais envie de maîtriser ce truc, et d’en sortir le meilleur.

  Et comme un bon gars de la génération Z, je me suis plongé dans YouTube et toutes ces vidéos tuto sur la photo, et là j’ai eu l’embarras du choix. 

Au début, l’objectif était de comprendre comment l’objet fonctionnait et les règles de base de la composition en photographie parce qu’il était bien gentil le romain, mais il n’allait pas me faire cours non plus. Et C’est entre autres grâce à des chaînes comme Sonic photographie et Pierre T Lambert que j’ai bien compris comment l’utiliser ce truc. Un peu longues les vidéos, mais très instructives.

Ensuite j’ai cherché de l’inspiration,  voir ou cet art pouvait m’emmener, et ce que je pouvais en faire. C’est là que je me suis rendu compte que… bah, il y a une infinité de possibilités!

La photographie, l’art de la flexibilité et de l’authenticité. Belle phrase non ?  

C’est impressionnant comme un objet, une discipline peut aborder autant de thèmes différents : l’animalier, le voyage, l’architecture, le culinaire,… Et j’en passe.

Avec ma petite brique, mon 2000D, j’ai appliqué tout ce que j’avais pu expérimenter sur mon téléphone, c’était déjà un grand pas. La prise en main de l’appareil m’avait fait quelque chose, je me disais « là, c’est pas de la rigolade, c’est un truc conçu pour ça, à tous les coups mes photos vont être incroyables »..

Ah. Je suis vite redescendu sur terre. Ce n’étaient pas les pauvres 500 € que j’avais investis qui ferait de moi un photographe accompli, je dis 500 € mais même un Leica q3 n’aurait rien pu faire pour moi.

Première leçon : l’appareil, c’est l’objet, le moyen de parvenir au résultat souhaité. Mais moi, qu’est-ce que je voulais déjà ? Quel résultat espérais-je?

C’est à ce moment-là que je me suis demandé, pourquoi je veux prendre des photos ? Pourquoi faire ?

D’abord attiré par la nouveauté et l’envie d’acquérir une nouvelle compétence, j’avais abordé la photographie comme un défi à relever, mais une fois qu’on relève un défi et qu’on le réalise, on passe à autre chose non. ? 

Ce n’était pas la bonne approche. 

Après avoir saigné les vidéos de photographes sur YouTube, avec des titres comme :travel photography, pov in Chicago, street photo in new york, une chose revenait sans cesse dans mon esprit.. En faite, la photo, c’est simplement un moyen d’expression. Un moyen de partager notre vision de la vie et nos centres d’intérêt. 

  Bon, J’aime voyager et me balader… J’aime les animaux, et la moto, et maintenant j’ai la possibilité de les immortaliser, mais pas seulement, je peux les rendre AR.TIS.TIQUE.

… Eh, Jamie ! L’art c’est quoi ? Pardon, de vieux souvenirs qui remontent…

Bah en gros, Selon Google, l’art est une production destinée à toucher les sens et les émotions du public.

Donc concrètement, si je fais ça pour moi, et que je le montre à personne ce n’est pas considéré comme de l’art ? 

Je m’éloigne un peu du sujet, mais en vrai, ce n’est pas con ce que je dis non ?

Bon ! Revenons à nos moutons, ou plutôt les miens. 

J’avais trouvé une activité inépuisable, tant qu’il y a des sujets, des thèmes il y aurait de la photo, l’ennui ? Impossible! Ah.. Magnifique !

J’ai donc commencé à me balader en forêt, chercher à choper quelques clichés d’animaux, drôles parce que  se balader en forêt avec un 18-55 en ayant comme espoir de prendre un cerf en photo, il n’y avait pas plus optimiste que moi sur cette terre. Mais ça ne m’avait pas empêchée d’apprécier le moment, seule$, en Forêt avec la nature autour de moi.

C’était la première fois que je me retrouvais seul dans un endroit désert,  en l’extérieur. Apaisant !

J’ai ensuite fait des sorties dans la capitale ! Ah, Paris, la ville des Lumière ! Et bah, la lumière, j’en avais bien besoin !  Parce que la nuit tombée, mon petit capteur apsc avec mon objectif de kit et bah, c’était bien compliqué ! 

Vous voyez un peu les photos d’ovnis aux états unis. Toujours des qualités bien dégueulasse, on te dit, c’est un extraterrestre caché en forêt, mais en vrai, c’est juste un gars qui a abusé de tacos Bell et qui cherche un petit moment de solitude.

Et bah ma qualité d’image, elle était proche de celle ci.

Et c’est là qu’intervient, roulement de tambour, le 50mm 1.8 ! Ah le 50mm, le nifty fifthy pour les intimes. L’objectif quali pour les pauvres. Ça tombe bien, c’était mon cas. Pas un peso mon gars, mais 250 € je pouvais les lâcher. 

Et là j’ai goûté à un truc, un petit plat sucré venu du pays du soleil levant, le bokeh! Tu vois, l’effet d’arrière-plan défocalisé artistique que t’obtiens lorsque tu photographie un sujet avec un objectif rapide à la plus grande ouverture, merci Nikon canada pour la déf. 

Ce petit flou qui rend tout de suite ta photo plus PRO e-h bah j’ai acheté l’objectif.

Pour vous dire, je prenais des baies éclatées au sol (les baies bien moches du lierre, les biens violettes) avec une ouverture f1.8 et je me prenais pour Karl Blossfeldt. Des photos nulles ! Mais il fallait bien passer par là, enfin je crois..

Après avoir déclenché quelques centaines de fois devant des plantes plus moches les unes que les autres, j’ai décidé de redescendre sur Paname, armé de mon 50mm, je me prenais pour henry cartier Bresson. C’était plus yassin qu’henry et plus sombre de Bresson. T’as capté ? 

Et là, petit exercice, en face de l’hôtel du Louvre, le café/bar avec la devanture rouge devant moi, je m’exerçais, de nuit, au flou filé. 

Ahh le flou filé. Faire ça avec un appareil dont ni le capteur ni l’objectif n’est stabilisé, c’était bien drôle !

Des photos qui font peur ! Une impression de voyage spatiale, des fils lumière de partout, tout était flou. Mais je ne lâchais pas le morceau ! Cette technique, je la maîtriserai ! Elle est stylée.

Ce dont je suis parvenu au bout d’une soirée. Pas si compliqué finalement.

L’aspect technique en photo n’est pas si compliqué, par contre l’aspect artistique est tout autre.

La composition d’une photo, trouver le bon sujet et réussir à le mettre en valeur, c’est une autre paire de manches. D’autant plus que l’art au final, bah c’est subjectif.

J’ai passé quelques temps avec cet appareil. Je prenais en photo tout ce que je pouvais et m’exercer à différentes techniques photo.

Je m’étais même fait une petite liste de défis, de thèmes : « alors aujourd’hui, le thème sera la réflexion », et comme un loup solitaire j’allais me balader dans le but de sortir ma plus belle photo tout en respectant le thème que je m’étais imposé.

Le soir, je rentrais et passais des heures devant les vidéos YouTube de gars qui faisaient ce genre de défi. « aller, en 5min tu dois avoir une photo floue filée, un portrait et un réflexion shot, aller go !! » et moi je regardais, comme si moi aussi je participais au défie.

D’ailleurs, le regard, chose que la photographie m’a permis d’acquérir ou plutôt développé. Un regard plus… pointu, avec le souci du détail. Faire attention à son environnement, percevoir des détails qui échappent aux autres, les moldu.

Quand on est photographe, débutant comme pro je suppose, notre œil se développe, on acquiert une sorte de pouvoir, une perception que le commun des mortels n’a pas. On voit des choses, pas en mode Nostradamus, mais on est plus conscients de notre environnement.

Et le temps est passé, j’ai vite été limité par les capacités de mon 2000D. 3 images par seconde, petits capteurs (et encore un apsc, c’est déjà très bien !) MAIS capteur non stabilisés et d’autres limitations qui à un moment donné m’ont poussé à me pencher sur la question suivante : je change ou pas ?

J’ai donc fait des recherches tout en mettant petit à petit des sous de côté. 1 an demi se sont écoulés entre ma décision de changer et le jour où cette décision est devenue une réalité. 

Qu’est-ce que j’ai pris à la place ? Ahh si tu cherches de l’originalité ça ne sera pas le cas. Un petit A7III avec un 28-75 f2.8 de chez Tamron. Ça y est, j’avais lâché 2400  €. A ce prix là, l’appareil avait intérêt à me les imprimer, ces photos !

le problème de cette passion, c’est qu’une fois rentré dedans, tu ne peux plus en sortir..

En plus de l’aspect artistique, on développe un amour pour l’objet. Le beau design, les options qui d’année en année croissent. 

Tel un artiste de la calligraphie on souhaite obtenir la meilleure « plume » pensant qu’on exprimera mieux notre vision artistique, qu’elle en sera renforcée, améliorée. C’est une passion complète, qui a cette capacité de toucher chacun en son être car tel l’eau, elle na pas de forme pré-définit et s’adapte au contenant. 

La photographie est devenue ma passion, elle est venue comblé un vide qui durant des année n’a pu l’être. Et ce texte, c’est une déclaration d’amour ainsi qu’un remerciement adressé à cette passion. 

Mais bon ça reste cher!

FIN

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